Prix de la Musique de film 2002 du canton de Berne (deutsch)

La Commission cantonale de musique décerne un prix de 5000 francs à Monsieur Hans Koch pour la musique du film bielbienne01-02.ch, de Beat Borter

A I'issue du visionnement des 16 films en compétition, la Commission cantonale de Musique a décidé unanimement de n'attribuer qu'un seul Prix cette année. II revient à Hans Koch pour la musique du film-documentaire bielbienne 01-02.ch.

Nous aimerions tout d'abord relever la performance musicale et instrumentale de Hans Koch dans ce film. Sa maîtrise technique de I'instrument (en I'occurrence la clarinette basse) et I'extraordinaire fantaisie ainsi que la poésie de ses improvisations tout au long du film nous ont beaucoup impressionné.

En outre, sa contribution dépasse à notre avis le rôle habituellement attribué a la musique de film. Confirmant une fois de plus ses formidables talents d'improvisateur , il s'emploie non seulement à rythmer le film, mais aussi à lui conférer une teinte poétique supplémentaire dégageant le passé et le présent, soulignant les doutes et les espoirs des biennois vis à vis des changements qui s'opèrent dans leur ville en marge de I'exposition nationale. Par sa contribution, il nous a semblé que Hans Koch faisait plus que de soutenir le film. Il le valorise et lui attribue même une sorte de témoignage culturel vivant.

[Appeler Hans Koch]

Hans Koch nous est ainsi apparu bien évidemment comme interprète mais également comme acteur et commentateur du film. Vous avez choisi d'accompagner ce film part des improvisations sur votre instrument favori, la clarinette basse. Laissez-moi vous dire combien nous avons été impressionné par la palette de sonorités que vous produisez sur cet instrument. Une quantité de sons, de bruits qui, associés a des ébauches de mélodies font un ensemble très inspiré et très poétique auxquels nous avons été très sensibles. J'aimerais relever deux éléments particulièrement ... de votre performance.

- Les séquences relatives au passé et a la mutation de la ville sont exécutées sur des modes chaotiques en opposition aux séquence ou la ville se présente sous sa forme nouvelle. Vous semblez ainsi souligner les doutes, les irritations de la population confrontées à tant de chantiers mais aussi a tant de changements d'habitudes.

- En contrepoint a cela votre musique s'adoucit lorsque paraissent les images du présent, telle la paix et le calme qui reviennent. Vous êtes également acteur du film. Vous apparaissez d'ailleurs dans le film avec votre instrument. Mais on ne vous reconnaît pas. L'éclairage est concentré sur le personnage fictif du documentaire et seul un rai de lumière effleure votre front et votre instrument. Tel un marionnettiste, vous imprimez au personnage fictif le rythme de ses déplacements, le changement de ses attitudes. Sans oublier la merveilleuse scène finale du film où le personnage fictif s'endort contre une machine de chantier pendant que vous démontez un à un les éléments de votre improvisation jusqu'à n'entendre plus que le souffle qui passe a travers la clarinette.

De nombreux témoignages de gens de la rue, de personnalité des milieux politiques et économiques jalonnent ce documentaire. Nous avons été sensible a votre propre témoignage. Vos improvisations trahissent en effet votre propre perception des choses. Sans vouloir faire I'étalage des états d'âme que vous décrivez tout au long de vos improvisations, nous avons perçu avant tout votre attachement profond à cette ville. Votre activité musicale, en solo ou avec le trio que vous formez depuis longue date en compagnie de Martin Schütz et de Fredy Studer font de vous un des acteurs principaux de la vie culturelle biennoise.

Nous avons tenté de trouver un qualificatif à votre musique. Les journalistes adorent cela. Mais nous n'avons rien trouvé de très convaincant. Pourtant je suis moi-même biennois et Pierre Sublet habite depuis longue date cette ville. Et, sans vouloir dénigrer votre musique et sans vouloir porter préjudice a votre carrière internationale, nous avons trouvé que cette musique était si typiquement biennoise que nous nous y sommes reconnus tous les deux: musique urbaine, ouverte sur le monde, synthèse de tous les témoignages qui apparaissent dans le film.

Nous saluons d'ailleurs le choix de Beat Borter de vous confier la musique de bielbienne 01-02.ch.. Son intuition s'est révélée juste à notre sens. Votre contribution a ce film lui donne une véritable âme biennoise.

La Commission cantonale de musique est ainsi très heureuse d'attribuer le Prix de la Musique de film 2002 a Hans Koch et de le récompenser par la somme de 5000 francs.


Lionel Zürcher
President de la Commission de musique du canton de Berne