BaniK est un dériveur lesté.

 

Avoir la possibilité de réduire son tirant d'eau est un avantage certain. Dérive haute :
*   On a multiplié par deux les possibilités de mouillages forains aux Bahamas en passant entre les petits îlots. Moins on a de tirant d'eau, plus les possibilités de découvertes s'offrent au voilier. Dans une baie bien abritée, le dériveur pourra toujours se rapprocher plus près de la plage ou des creux de rochers.
*   Lors du passage du cyclone Emily au Sud des petites Antilles en 2005, on a pu rentrer se mettre à l'abri à Carriacou dans le trou à cyclone au Nord de la baie de Tyrrell. Il a fallu franchir  le seuil de vase à 1,40 mètre qui barre l'entrée de la deuxième zone, celle qui est la mieux protégée.
*   On a gagné du temps en traversant par l'intérieur au lieu de le contourner le grand banc des Turks et Caicos...
Il y a de nombreux exemples...

En réduisant notre tirant d'eau, on peut augmenter le terrain de jeu, on peut accéder à plus d'abris, on peut couper par la route la plus courte.

C'est donc une configuration logique pour un bateau de voyage.

 


Le premier Banik, un Trismus de 90 cm de tirant d'eau dans une calanque de Bonifacio

Nous sommes restés fidèles au genre "dériveur" pour le second Banik. En fait il possède
3 dérives : Deux dérives arrières et une dérive  centrale qui prolonge une quille fixe. c'est un dériveur lesté.

 

La dérive centrale :

Le dériveur lesté c'est un voilier qui possède une petite quille fixe et un plan de dérive escamotable. Un puit est installé dans la quille, il contient une dérive pivotante qui, en descendant, porte le tirant d'eau de Banik de 1,20 mètre à 2,20 mètres. C'est une solution qui est un compromis entre le quillard pur et le dériveur intégral.

La dérive centrale pivote autour d'un axe en inox (rond plein de 5 cm de diamètre). Elle a une forme de secteur. En cas de choc elle remonte toute seule et reprend place dans son puit. Pour la remonter il suffit de border au winch un cordage pré-étiré de 16 mm qui passe dans deux poulies pour revenir jusqu'au cockpit. Elle redescend par son propre poids (150 kg)

A l'intérieur, le puit de dérive délimite l'espace de la cuisine. Un tube en inox permet le passage de la drisse de relevage de la dérive. Il est bien pratique également comme main courante.

 

Le puit de dérive n'occupe pas tout l'espace du meuble. Le dessus est bien pratique comme plan de travail stratifié. Juste en dessous il y a la place d'un rangement pour la vaisselle.

Le tube en inox débouche sur le roof dans une cage en inox équipée d'une grosse poulie en aluminium. Un cordage de 16 mm en drisse pré-étirée sert à la manœuvre de la dérive en revenant, au cockpit à un winch 43. On bloque la dérive en position grâce à un taquet coinceur.

 

Les avantages du dériveur lesté :

Un dériveur intégral n'a pas de quille du tout ce qui permet le plus petit tirant d'eau possible sur un monocoque. Cependant, malgré un tirant d'eau un peu plus important, le fait d'avoir une petite quille de 50 cm de haut procure un certain nombre d'avantages qui me font préférer la solution du dériveur lesté à celle du dériveur intégral:

Le lest en plomb est coulé dans la petite quille. Il est toujours mieux placé que sur un dériveur intégral: Plus bas, plus centré: Il est plus efficace. De plus, un lest en quille est facile à couler, à isoler, à maintenir en place.

Dans la quille nous avons laissé deux espaces, un en avant et un en arrière, qui sont des points bas, des puisards ou se rassemble l'eau de ruissellement. Ces puisards sont équipés de pompes permettant l'évacuation. Sans ces puisards, inexistant si on a pas de quille,  il est difficile de concentrer les centaines de litres qui se promèneront par inadvertance un jour dans les fonds. Sur les quillards, attention à l'erreur qui consiste à faire des puisards très profonds (la hauteur de la quille). Cela ne sert à rien, Le puisard n'a pas besoin d'être d'une grande contenance, on ne doit pas y stocker l'eau des fonds que l'on évacue immédiatement. C'est seulement un point bas par rapport à la coque, l'eau y vient donc naturellement. L'eau et toute la crasse. Il faut donc pouvoir nettoyer régulièrement le fond du puisard, l'entretenir et le repeindre... Ce qui est très difficile si c'est le fond d'une quille profonde.

La quille de Banik est assez longue (environ 4 mètres) ce qui donne une surface antidérive d'environ 2 m² à elle seule. Cette quille influence évidemment le comportement de la coque à la voile. Au portant elle stabilise le voilier beaucoup mieux qu'une quille étroite et profonde. Sa surface permet également de remonter au vent sans utiliser la dérive (en cas d'avarie de celle ci). Bien sur dans ce cas on ne fait pas de près serré, mais un cap à environ 65° du vent réel (en fonction de l'état de la mer) Ce qui est une allure couramment adoptée pour le confort quand on doit remonter contre le vent sur de longues distances. (On est pas à un jour près). S'il faut absolument serrer le vent, on descend alors la dérive pivotante qui nous fait gagner 10° à 15°. Sans dérive du tout, un dériveur lesté peut donc encore naviguer et remonter au vent alors qu'un dériveur intégral ne pourra plus naviguer autrement qu'au portant et les manœuvres de port au moteur seront également très difficiles. Sur Banik on ne baisse jamais la dérive quand on avance au moteur : La surface de la quille le stabilise largement mais c'est vrai qu'on n'hésite jamais à descendre la dérive centrale pour manœuvrer entre les pontons étroits. Le voilier pivote alors bien plus court.

Quand on fait une manœuvre d'échouage, un dériveur lesté repose sur sa quille et non pas sur sa coque. Cette quille est extrêmement robuste, la semelle est une tôle d'acier de un centimètre et demi d'épaisseur, une suite de varangues latérales la renforce tous les 50 centimètres. le bord d'attaque et un rond en acier plein de 5 centimètres de diamètre... Quand on se pose sur du sable, c'est tranquille quelque soit le type de dériveur, sur des galets c'est déjà moins bon pour la coque du dériveur intégral... Mais quand on cogne brutalement un rocher isolé, ou quand on s'échoue involontairement sur un récif de corail comme cela nous est arrivé en Colombie : Il vaut mieux que ce soit une poutre métallique pleine (la quille contient le lest en plomb) et hyper renforcée qui encaisse le choc plutôt que le fond de la coque.

Voir l'article  sur :   les dérives arrières

Prochainement : 

Comment couler le lest dans la quille..

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