• Accueil
  • Santé
  • Lutte contre le cancer : « la recherche permet de guérir de plus en plus»

ARDÈCHE / LE CHEYLARD Lutte contre le cancer : « la recherche permet de guérir de plus en plus»

Propos recueillis par Amandine BRIOUDE - 09 avr. 2015 à 06:05 - Temps de lecture :
 | 
Franck Court est lui-même étonné de la rapidité à laquelle la recherche contre le cancer avance.
Franck Court est lui-même étonné de la rapidité à laquelle la recherche contre le cancer avance.

Franck Court, Ardéchois de 34 ans et originaire du Cheylard, est chercheur dans la lutte contre le cancer et travaille au GReD (laboratoire de Génétique, reproduction et développement), rattaché à l’université d’Auvergne de Clermont-Ferrand. Il nous répond.

Comment vous êtes-vous tourné vers la recherche médicale ?

"Lors de mes études dans un IUT à Clermont-Ferrand, j’ai fait un stage dans un laboratoire de recherches et ça m’a donné envie de continuer. Je crois que je voulais comprendre comment le corps, une machine aussi compliquée mais si bien huilée, marche toute seule, sans même qu’on s’en rende compte".

Mais cette machine se grippe parfois et entraîne des cancers. En quoi consistent vos recherches sur cette maladie ?

"Je travaille sur le gliome (tumeur cérébrale, NDLR) et la LMC (cancer du sang). J’étudie en particulier l’environnement de l’ADN, le mécanisme qui permet de dire aux cellules, “toi, tu peux contribuer à l’ADN ou pas”. Lorsqu’il y a un cancer, ce mécanisme est dérégulé. C’est comme un feu tricolore qui serait alors bloqué : les voitures passent tout le temps et ça crée des carambolages. On essaie donc de faire une cartographie de ces dérégulations et de savoir ce qui les cause".

Votre travail en laboratoire a-t-il des effets concrets sur la prise en charge des patients ?

"Un autre groupe de chercheurs a par exemple effectué une cartographie des mutations sur l’ADN et, selon les mutations présentes chez telle ou telle personne, on a pu adapter leurs traitements".

La recherche avance. Pour certains, ce n’est pas assez vite mais qu’en pensez-vous ?

"C’est vertigineux comme elle avance. Il y a dix ans, on faisait une étude sur une région à la fois. Maintenant, grâce aux progrès techniques, on est en capacité d’étudier des milliards de données en 24 heures. On atteint des niveaux de connaissance qu’on n’aurait pas soupçonné il y a quelques années".

Pensez-vous qu’un jour, on puisse guérir 100 % des cancers ?

"C’est difficile de le prédire. Ce qui est certain, c’est que le travail que l’on réalise aujourd’hui, le monde scientifique en général, permet d’améliorer le dépistage, le diagnostic ainsi que le traitement du cancer. Tout cela permet et permettra de guérir de plus en plus de gens".

On parle de lutte contre le cancer, mais quel rapport entretient le chercheur avec cette maladie ?

"C’est d’abord essayer de comprendre. Une fois qu’on a compris comment marchent les choses, là commence en effet, même pour nous, une forme de lutte".

Avez-vous justement compris cette machine qu’est le corps humain ?

"Non, c’est encore plus complexe que ce que je pouvais penser ! Je pense que je n’arriverai jamais à appréhender tout cela mais, c’est comme pour l’univers, tous les jours, on apprend de petites choses".