Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

LA SÉANCE DES CINÉ SUP'

The Brown bunny


de Vincent Gallo



LA SÉANCE DES CINE SUP • MAI 2015

USA, 2004, 1h30, VOSTF
avec Vincent Gallo, Chloé Sévigny

The Brown bunny
Bud Clay perd tragiquement l'amour de sa vie. Il n'est plus que l'ombre de lui-même. Désespéré, il conduit des motos et fait des courses de formule II, répétant inlassablement les tours de piste jusqu'à la fin de la course… "Nul doute, Vincent Gallo a puisé dans ce que le pouvoir d’évocation et d’incarnation spécifique au cinéma a de plus intense et que si les grands espaces américains se prêtent naturellement à un cinéma d’action et de conquête, ils alimentent tout aussi bien, voire mieux, un cinéma de la perte que l’on souhaite toujours aussi inspiré." Amélie Dubois, Les Inrockuptibles


"Le film de Gallo s’inscrit dans une tradition cinématographique purement américaine : le road-movie. Les grands espaces américains ont toujours favorisé la mise en scène d’histoires suivant des déambulations, des échappées, des fuites. Le road-movie n’est pas né avec la motorisation et la construction, justement, des routes, mais bien avec le western, avec le cheval. Ce genre s’intéresse aux espaces déserts, aux no man’s lands, à tout ce qu’il y a entre les communautés, les villes et les villages. Ce sont des endroits partiellement inhabités, libres de toute sociabilité, de tout ce qui relie à des structures familiales, à des hiérarchies, à des carcans. Ce sont les lieux de prédilection pour les solitaires, les asociaux, les bannis, les âmes égarées et perdues. En s’installant sur un territoire qui leur fallait conquérir, les américains ont vite compris la nécessité qu’ils avaient à être unis, soudés autour de préceptes et de lignes de conduites propres à maintenir une cohésion nécessaire. La communauté et la famille deviennent des piliers de base qui doivent malgré tout se maintenir, quitte à ce que l’identité de telles ou telles cités soit construite sur un mythe mensonger : tout ce qui unit est bénéfique. Pour ceux qui sont exclus de la communauté, commence alors une vie sans repos, une déambulation sans fin, dans des paysages parfois lunaires, sans but et sans attache. La façon qu’a Gallo de capter le paysage, et ce le plus souvent par l’intermédiaire d’une caméra installée dans la voiture qu’il conduit, provoque parfois cette impression qu’il n’y a pas de perspective, ou que celle-ci n’amène encore et toujours que la répétition du même."

Florian Guignandon, Critikat

"Œuvre de vie autant qu’œuvre d’art, The Brown Bunny dit adieu à la codification des passions humaines."
Sylvain Coumoul, Les Cahiers du cinéma n°589

"D'un niveau planant jamais démenti, stratosphérique tout le temps, d'un désespoir et d'une violence intime dépassant la raison, fou de solitude et amer, fier autant que minable, l'opus Gallo ne touche jamais terre."
Philippe Azoury, Libération

Séance

Mardi 2/06 20:30