L’abonnement à l’Humanité que vous ne regretterez jamais !

J'en profite

Après l’enfumage

L’éditorial de Patrick Apel-Muller. “Les grands médias et les instituts de sondage étaient prévenus de l’opération d’enfumage du ministère de l’Intérieur.”

Les grands médias et les instituts de sondage étaient prévenus de l’opération d’enfumage du ministère de l’Intérieur. Pourtant, la plupart ont continué à créditer tout au long de la soirée le Front de gauche de quelque 6 % et EELV, de 2 %. Jean-Vincent Placé, toujours prompt à tenir la porte d’entrée du gouvernement, en avait tiré de doctes enseignements sur l’échec de stratégies autonomes à l’égard du PS. Las, une fois tamisés le bon grain et l’ivraie, le Front de gauche atteint 9,4 % et les Verts revendiquent une moyenne de 13,6 % dans les 450 cantons dans lesquels ils faisaient alliance avec le FG. Le score du PS en ressort fortement amoindri… la vérité des prix.

Autre caractéristique de la soirée électorale, la sous-estimation des résultats de l’extrême droite. Si le FN n’atteint pas les sommets qui lui ont été prêtés avec beaucoup de complaisance et d’imprudence, il progresse, atteignant le quart des suffrages exprimés, s’enracinant dans les territoires, crédibilisant l’impasse dans laquelle il veut jeter les milieux populaires. L’affaire est trop sérieuse pour se rassurer à bon compte, comme le montrent les trois points de vue publiés dans nos pages « Débats et Controverses ». Pour les démocrates et les progressistes, il n’y a pas de tergiversation possible : ils doivent tout faire pour que les candidats frontistes présents au second tour soient battus. Dans les autres configurations, il importe de mettre en échec la coalition de la droite, qui veut aggraver les politiques d’austérité en réduisant de 150 milliards d’euros supplémentaires les dépenses publiques. Faites le compte et envisagez les dégâts qui s’ajouteront au mal-vivre. De ce point de vue, Manuel Valls et Emmanuel Macron n’auront pas favorisé la mobilisation de l’électorat de gauche, qui forme les gros bataillons de ceux qui font la grève des urnes, pas plus que de ceux qui s’insurgent de la trahison des espoirs de changement. En réitérant le même cap, en souhaitant l’accélération des réformes libérales, ils se conduisent en sabordeurs. Et continuent à ne pas écouter la colère populaire, ni l’avertissement de Victor Hugo : « La question est dans ceux qui souffrent, dans ceux qui ont froid et qui ont faim. La question est là. »

 

à lire aussi

Frédéric Boccara : « Couper dans les dépenses publiques, c’est comme se couper un bras pour aller mieux »

Politique

Publié le 28.04.24 à 15:12

Européennes 2024 : « Nous devons faire bouger les lignes au Parlement européen », estime André Chassaigne

Politique

Publié le 26.04.24 à 13:22

Jean Quétier, philosophe : « Les partis font avancer l’intelligence collective »

En débat

Publié le 25.04.24 à 14:03

Vidéos les plus vues

Occupation de la Sorbonne : à la rencontre de ces étudiants qui se mobilisent pour un cessez-le-feu à Gaza

Publié le 29.04.24 à 19:31

L’Union des juifs pour la Résistance et l’Entraide prend la parole sur Gaza

Publié le 29.04.24 à 17:23

Europe : les raisons d'y croire.

Publié le 28.04.24 à 12:00

Mumia Abu Jamal, prisonnier politiques depuis 42 ans

Publié le 27.04.24 à 11:00

Morts au travail, l'Humanité lance une vigie

Publié le 26.04.24 à 15:25

Le non désir d’enfant, un choix comme un autre

Publié le 25.04.24 à 09:48