Photos: pjtstreet photography
J’ai passé cet été des vacances du tonnerre, à bord du voilier familial. Mais qui dit voilier dit moins d’occasions de courir qu’à l’accoutumée. J’ai bien eu l’occasion de faire quelques sorties (3 en 3 semaines), mais en revenant de voyage, j’avais faim de course. Je me suis donc déniché une course tout près de chez moi dès le week end suivant: un ultramarathon, rien de moins!
J’avais déjà couru un ultra auparavant, mais c’était ma première expérience avec les courses de Sri Chinmoy. J’en avais toutefois entendu un peu parler puisque c’est lors de leur événement annuel de Kingston que Luc de « Training for Boston » s’était malencontreusement auto-pelure-de-bananisé il y a de cela quelques années.
Je m’étais tout d’abord inscrit à leur course de 50 km, pour me rendre ensuite compte que les coureurs du 50 km étaient classés avec ceux de la course de 12 heures. Dans mon cas, ce classement était nettement désavantageux puisque je peux courir 50 km en moins de 6 heures; après m’être rendu compte de ma bévue, j’ai plaidé ma cause auprès des organisateurs. Ils m’ont alors gracieusement offert de continuer à courir après 50 km pour une durée totale de 6 heures dans la mesure où je terminais bel et bien mon 50 km sous les 6 heures.
J’ai donc pris le départ avec les coureurs du 12 heures et du 50 km, bien décidé à terminer 50 km sous les 5 heures, et ensuite continuer pour au moins une autre 10 km, pour un total de 60 km.
Les courses Sri Chimnoy sont organisées par un groupe bien spécial faisant la promotion de la transcendance de soi-même grâce à une foule de méthodes, notamment la course à pied longue distance. Le décorum autour de leurs événements est donc bien singulier. Tout d’abord, les départs sont précédés d’une minute de méditation, ce qui change du « Poum! Poum! Faites du bruit! » des lignes de départ traditionnelles. Cette approche me sied bien en ce qui me concerne, ayant depuis longtemps observé l’état méditatif dans lequel je me retrouve moi-même lors de mes longues sorties.
À neuf heures pile, le départ a donc été donné, après une minute d’introspection. Or, comme un ultramarathon est une très longue course, personne ne part en peur lors de ces départs! Je m’étais donné comme objectif de courir les 50 premiers km autour de 5 minutes du km; je me suis donc retrouvé IMMÉDIATEMENT en tête de la course! Une vraie fusée!
Ceci dit, le départ de la course de 24 heures avait été donné une heure plus tôt; j’ai rapidement rejoint et dépassé des coureurs du 24 heures, qui pour la plupart, couraient encore plus doucement. Je dis la plupart, mais il y avait tout de même des exceptions, notamment Sébastien Roulier et Ullas Narayana qui, lors de la course de 24 heures, ont respectivement parcouru 220 et 216 km. En fait, il y avait là une foule de coureurs d’exception: Charlotte Vasarhelyi, meilleure femme au 24 heures, 163 km; Hans Meier, 80 ans, 141 km au 24 heures; et une foule d’autres gens plus intéressants les uns que les autres, dont ce coureur chaussé de simples sandales et au chapeau de style Mad Men, ou cette dame en chemise à fleurs, ou encore Luc le coureur clown. En somme, les gens prenant part à cette course sont une raison en soi pour vouloir en faire partie.
La course avait lieu sur un oval de 1,88 km, autour du centre Asticou, à Gatineau. À chaque tour, je devais signaler ma présence à mon compteur de tours attitré, un fort sympathique monsieur dont le nom m’échappe malheureusement. À chaque tour, je passais également devant la cuisine de campagne de l’événement. Lors de cette course, pas de gel ni liquide chimique: que de la vraie nourriture, excellente par ailleurs, préparée par de vrais cuisiniers! WOW!!!
Il faisait passablement chaud lors de cet événement, et les organisateurs prenaient vraiment le bien-être de leurs coureurs à coeur, à preuve cette petite anecdote: au 30e kilomètre, le directeur de course me demande: »Nicolas, as-tu un chapeau? » et moi de répondre « Non! » Et bien au moins 12 paires de yeux se sont retournés immédiatement vers moi, appartenant tous aux organisateurs de l’événement. Et ces yeux disaient tous » Trouve-toi un chapeau, ÉPAIS!! Il fait chaud!!!!! » Le directeur de course est même allé jusqu’à m’offrir un buff de bénévole.
À mesure que les tours s’accumulaient, j’en profitais un peu pour parler aux autres coureurs. Je ne suis généralement pas jasant pendant mes courses, mais cette fois-ci, j’ai décidé de me forcer un peu, ce qui s’est avéré fort plaisant.
Au 40e km, surprise! Ma Douce est venue me voir! Yééé! Merci mon amour.
J’ai passé la barre des 42 km en 3h45, et celle des 50 en 4h37. Au 50e km, le directeur de course est venu me voir pour me demander si je voulais un massage… parce que l’organisation avait des masseurs! Euh… oui! Donc 15 minutes de massage, et hop, de nouvelles jambes pour affronter les 10 derniers km. J’ai fait le dernier 10 km en soixante minutes, pour terminer mes 60 km en 5h55. Yahoo! Mission accomplie!
Sans l’ombre d’un doute, j’ai adoré mon expérience, et je compte bien y retourner l’an prochain pour l’ambiance, la course et les gens en général. L’organisation est également irréprochable… et la bouffe, absolument délicieuse! Je recommande donc chaudement cet événement à quiconque désir s’initier aux courses de longue durée.