Ice cream

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Juste un petit mot en passant pour vous faire partager une trouvaille de fin de dimanche après-midi, presque de blues du dimanche soir. Glanée au gré d’une déambulation familiale en trottinette, skateboard et vélo (dans la famille bobo, je vous laisse deviner qui chevauchait quoi). Bref, on était parti sur nos roues ou roulettes pour dévaler des Chartreux jusqu’au Vieux-Port, histoire d’oublier un peu en pédalant, de se détendre les guiboles, de voir du pays dans sa ville et puis aussi de manger une glace pour le goûter. Direction la Place de Lenche, au Panier, dans l’intention de s’arrêter chez le Glacier du roi, good adresse qui ne se dévalorise pas avec le temps.

Mais nous n’avons pas eu à aller jusque là car, sur le chemin, arrivés au Panier sur la placette de la rue Caisserie, déjà bien lotie avec le salon de thé-café-librairie Cup of tea, le petit resto l’Effet Clochette aux tables sous l’ombre des platanes… et bien se niche un nouveau glacier.

– intermède: repas du soir, je reviens après le tunnel, aka repas-histoire-dodo de Mr Z qui se fait légèrement sollicitant –

AH LA VACHE!!! Le tunnel a duré… plus d’un mois!?!?!? J’ai commencé ce post le 27 avril et je le reprends le 01 juin! Pour le poster le 06!!! Ça va pas du tout cette histoire. Il va sérieusement falloir que je me penche sur mon rythme de publication. Mais bon, dans le cas présent, c’est pas si mal car en fait, je suis retournée, à peu près dans les mêmes conditions de balade urbaine, chez ce glacier et j’ai pu:

1/ re-tester et ré-approuver,

2/ apprendre, au sujet de ce glacier, des choses nouvelles et fort intéressantes qui me donnent encore mille fois plus envie de vous en parler et que vous alliez goûter ses créations.

Alors donc, cette petite enseigne s’appelle Vanille noire, est sise 13 rue Caisserie, dans le quartier du Panier donc, et c’est Nicolas qui officie à la confection et la vente des glaces. Tout est artisanal, les parfums sont variés, la déco est minimaliste et reconnaissable à cent mètres, toute de jaune et noire, du logo au mobilier d’extérieur sur lequel s’affaler et se détendre au soleil. Lors de notre seconde visite, nous avons testé le combo sorbets mangue – citron – fraise (3 parfums, pas un mélange) pour Mr Z, café arabica – straciatella pour l’Homme et yaourt coulis mangue pour ma pomme. Rien à redire, les parts sont généreuses, la gaufrette craquante, les parfums prononcés, pas trop sucrés, pas trop crémeux. Et même en petit bonus une bonne lichette de glace yaourt à la fraise histoire de goûter aussi ce parfum là. Parfait et super gentil!

 

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 Thé fumé? Miam!

Mais là où j’ai fini de basculer dans l’adhésion totale et complète à cette nouvelle adresse, c’est quand j’en ai appris un peu plus du parcours et des références du patron. Et je ne cache pas un brin de chauvinisme. Je m’explique.

Quiconque me connait un peu, bien, sait combien je suis attachée à mes racines ardéchoises et à mon village dans la Châtaigneraie. Et bien là-bas, il y a de cela quelques années maintenant, on a quasi vu naitre dans un petit patelin appelé Saint-Etienne de Serres… tadam: un glacier! Ce glacier s’appelait (s’appelle toujours) Terre Adélice, et on a du le découvrir à l’occasion d’une foire au village avec leur mini stand, l’année où je passais mon bac, en 1996 (je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans blablabla, enfin presque). Et comment dire: la révélation! La glace, ça pouvait être ça! Autre chose, bien autre chose que Carte d’or et cie. Quelque chose de si puissant en goût, des brassées de myrtilles de la forêt écrasées en une seule boule de glace, de la crème aux œufs douce et tendre, et froide, de la glace au lait de chèvre bonne comme le petit Jésus en culottes de velours… Et je ne vous parle pas de leur sorbet au chocolat. Oui, sorbet, pas crème glacée. Le kiff pour ceux qui voulaient une glace au chocolat sans toutes les calories qui vont avec, ou simplement pour ceux qui sont intolérants au lait. Un sorbet, mais pas de fruits. Et quelle puissance du cacao amer de Valrhona, je ne vous dis que ça! Un bonheur renouvelé d’été en été, à prendre la bagnole pour se rendre dans leur petite boutique perdue tout au bout des châtaigniers. Et puis ils ont grandi, on s’est mis à trouver leurs glaces à la carte des restaurateurs du coin, à l’épicerie du village. Et puis ils sont descendus de la montagne, un tout petit peu, juste en bas, à Saint-Sauveur de Montagut, installés dans un ancien moulinage au long de la rivière. Une immense et belle bâtisse qu’ils retapent, où se trouvent leur laboratoire, leurs espaces de confection, leur lieu de vente. Souvenir d’un hiver pour y chercher deux bûches glacées et de l’air glacé saturé du parfum des mandarines déversées par kilos… Ils ont même ouvert il y a peu un café glacier dans le Vieux Lyon, une halte à recommander chaleureusement. Mais malgré cette douce et belle expansion, jamais, jamais ils ne se sont départis de leur qualité exceptionnelle et de leurs parfums introuvables ailleurs (qui a jamais goûté autre part de la glace au lait de chèvre???). Caramel beurre salé et nougatine, abricot bergeron, noisettes de l’Isère, amande douce, miel du Vivarais, fromage blanc de chèvre, galette Saint-Michel… je vous appâte hein? Je vous parle de leurs parfums exceptionnels? Moutarde wasabi, géranium, poivre de Sechuan, sésame, truffe, yuzu, papaye, chartreuse, lard fumé…?

Pour cette histoire qui m’est un peu personnelle (même si je n’ai rien à voir avec eux!), pour ce dynamisme qu’ils ont apporté à cette vallée de l’Eyrieux, pour ces souvenirs, pour leurs 150 parfums, pour m’avoir fait aimer à Noël manger une bûche glacée… pour tout ça, pour moi, Terre Adélice a toujours constitué mon étalon maître en terme de glace artisanale et jamais, jamais, je n’ai trouvé quelque chose d’approchant. Et j’ai cherché.

C’est donc avec un brin d’arrière pensée que j’ai demandé au patron de Vanille noire s’il les connaissait. Mais en même temps, au fond de moi, d’avoir déjà goûté ses glaces et eu le sentiment d’être satisfaite et d’avoir trouvé, j’avais comme un pressentiment. Et comment vous dire: le temps s’est arrêté quand il m’a dit « c’est chez eux que je me suis formé ». Sentiment de connivence d’initiés à parler à bâtons rompus de « notre » glacier ardéchois, impression de partager un secret précieux.

A ma première visite chez Vanille noire, j’avais déjà eu le sentiment de manger une très bonne glace artisanale, à ma seconde visite, ma dégustation me l’a confirmé et la discussion autour de Terre Adélice m’a donné un aperçu de la façon de travailler de cet artisan, de sa conception du produit et de la confiance que l’on pouvait lui faire.

En tout cas, je crois, allez y les yeux fermés. Moi ça y est, après plusieurs années de recherche hors de mon « pays », dans ma ville d’adoption, ma Marseille que j’ai tant détestée et que j’aime de mieux en mieux, mon glacier artisanal je l’ai enfin trouvé et la route descend tout droit des Chartreux jusque là-bas, sans même plus besoin de pousser jusqu’à la place de Lenche.

Enjoy et faîtes moi un retour si vous passez par chez Vanille Noire.

 

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PS: et si vos pas vous mènent en Ardèche, stop-over vivement recommandé chez Terre Adélice

PPS: de mémoire, chez Vanille noire, les prix vont de 2,50 euros les deux boules à 5,50 les trois et les glaces peuvent être achetées par bac à ramener à la maison pour épater les potes.