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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Arménie - Langue

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La langue officielle de la République d'Arménie est l'arménien ("Hayerèn"). Le russe est également largement répandu. Les principales langues occidentales, telles que l'espagnol, l'italien, l'allemand, le français, et particulièrement l'anglais sont au programme des écoles, et sont enseignées intensivement dans la plupart des lycées et universités. La langue arménienne est un sous-groupe indépendant, comprenant une seule langue, de la famille des langues dites indo-européennes.

Lire un Article sur l'origine et la formation de la langue arménienne, rédigé par Jean-Pierre Mahé

Lire "Ode à la langue arménienne", poème en prose du grand écrivain Archag Tchobanian

Lire un Article sur la langue arménienne dans le monde, rédigé par Krikor Amirzayan

Lire un Article sur le problème de l'orthographe arménienne, rédigé par V. Miskdjian, paru dans France-Arménie, numéro 167, Mai 1997


Histoire de la langue
Mesrop Machtots L'alphabet arménien , composé de 38 lettres, fut créé en 405 par un moine, Mesrop Machtots (l'alphabet originel avait 36 lettres, 2 furent ajoutées par la suite). La première oeuvre littéraire composée avec le nouvel alphabet fur la traduction de la Bible à partir du texte grec. Cette traduction est considérée comme un chef-d'oeuvre par de nombreux linguistes. Au cours des siècles, le dialecte utilisé pour la traduction de la Bible s'imposa comme la norme - le "grabar" (au sens propre : "parole écrite"), ou "Arménien classique".
De nombreuses oeuvres littéraires, originales ou traductions, furent écrites pendant cette période en "grabar". Un grand nombre d'oeuvres en grec, latin et d'autres langues ne nous sont connues actuellement que par leur traduction arménienne. Une collection unique d'anciens manuscrits est conservée au Musée des manuscrits anciens, le Matenadaran, à Erevan. Matenadaran

Bible
Les premiers documents imprimés apparurent en Arménie au début du XVIe siècle. Un siècle plus tard, un clerc arménien, le Père Voskan fut envoyé à Amsterdam par le Catholicos Hagop, pour préparer l'impression de la Bible en Arménien. De nombreuses années plus tard, le travail, qui consistait en la création et la fonte de caractères arméniens, la gravure sur bois des illustrations, etc., fut terminé, et la première Bible en langue arménienne fut imprimée à Amsterdam à 1662.

La littérature
La littérature arménienne commença à se développer avec la création de l'alphabet arménien à partir de 405-406 et la traduction de la Bible en arménien qui suivit. Parmi les premiers textes traduits et étudiés, se trouvent les oeuvres des grands philosophes, hommes politiques et théologiens grecs. L'étude de ces anciens penseurs désenclava la pensée arménienne, ce qui permet également d'expliquer le fait que les premiers textes arméniens ne sont ni naïfs ni "primitifs". Une de ces pièces anciennes est le poème épique "David de Sassoun", célébrant les hauts faits de valeureux Arméniens combattant la domination arabe pour la liberté du peuple arménien.

La plus ancienne forme poétique, l'hymne d'inspiration religieuse, a joué un rôle majeur dans la littérature arménienne pendant des siècles. Cette poésie lyrique, combinaison de poésie et de chant pour les offices religieux, est produite par les Arméniens depuis le Ve siècle.

Le lyrisme religieux parvint à son pinacle au Xe siècle avec l'œuvre de Grégoire de Narek. Son chef-d'oeuvre, le "Narek" est un ouvrage très populaire en Arménie

Le XIIe siècle fut témoin de l'essor d'un autre lyrisme médiéval en la personne de Nersès Chnorhali (Nersès le Gracieux).Ce Catholicos a laissé ses "Lamentations sur la chute d'Edesse" et de nombreux "charakans", ou hymnes, utilisée dans les offices religieux. Grégoire et Nersès vécurent et oeuvrèrent dans ce qui est connu comme l'"Age d'Or" de la littérature arménienne. C'est vers la fin de cette période (1095-1344) que la poésie, y compris des poèmes d'amour et d'autres thèmes séculiers commença à fleurir et à se développer comme composante de la littérature arménienne.

Au XIIIe et XIVe siècles, Constantin d'Erznka commence l'écriture de poèmes célébrant le printemps, l'amour, la lumière, la beauté, images qui exaltent de façon allégorique les grands mystères du Christianisme. Constantin est la preuve de l'élargissement des thèmes poétiques, dans un mouvement qui s'affranchit, vers un usage plus libre de la langue.

Au XVe et XVIe siècles, la poésie amoureuse apparaît en Arménie. Commune aux littératures orientales, la poésie amoureuse fut recréée an Arménie, sans tradition antérieure. Nahabed Koutchak est le représentant de cette nouvelle forme littéraire, qui se continua à l'époque de Sayat Nova. Ce grand parmi les grands écrivains composait en arménien, azéri et géorgien, chantant l'amour courtois et la beauté inaccessible de son aimée.

La mort de Sayat Nova, en 1795, survint à l'aube de l'ère moderne. Le monde devenait de plus en plus intégré. Des Arméniens fréquentaient les universités européennes. Un nouvel esprit, séculier, émergeait. Des oeuvres auparavant qualifiées de "vulgaires", écrites dans la langue ordinaire du peuple laïc, acquéraient le statut d'oeuvres littéraires. Des genres nouveaux comme le roman, la ballade et la nouvelle naissaient au fur et à mesure que les Arméniens ressentaient les effets du rationalisme, du symbolisme qui imprégnaient l'Europe ; Mais les thèmes de ces oeuvres restaient essentiellement arméniens. Les auteurs parlaient du pays et des coutumes paysannes, de la mère-patrie, et de leur recherche de la liberté

La XIXe siècle s'ouvrit par un mouvement qui devait donner naissance à la littérature arménienne moderne. Le véritable créateur de cette littérature moderne fut Khatchadour Abovian (1804-1848). Abovian fur le premier écrivain à abandonner l'arménien classique et à utiliser la langue contemporaine dans ses oeuvres, leur assurant ainsi une large diffusion. La plus fameuse œuvre d'Abovian, "Les blessures de l'Arménie, traite des souffrances du peuple arménien sous le joug étranger.

Le mouvement national arménien reçut une nouvelle impulsion par un autre grand écrivain. Raffi (Hagop Melik-Hakopian) fut le grand romantique de la littérature arménienne. Dans ses oeuvres, Raffi fait revivre la grandeur du passé historique. Dans son roman "Gaizer" les héros combattent pour la libération de leur peuple. Ce thème de la libération de la férule étrangère est évident dans ses oeuvres telles que "Djelaledin" et "Khente".

La tradition littéraire de Khatchadour Abovian et de Raffi fut poursuivie même lorsque l'Arménie connut le pouvoir soviétique. Ce renouveau des traditions fut illustré par des écrivains comme, entre autres, Hovhanès Toumanian, Yeghisheh Charentz. Ce renouveau s'inscrivit dans la perspective communiste, restreignant considérablement la liberté d'écriture.

Les années 1960, du temps de Brejnev, virent l'émergence d'une nouvelle génération d'écrivains. Comme l'histoire de l'Arménie des années 1920 et du Génocide devint un sujet accessible à la discussion, des écrivains comme Paruir Sevak, Gevork Emin et Hovhanès Chiraz ouvrirent une nouvelle ère de la littérature arménienne.


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