Fribourg en marches

Fribourg (CH), Printemps 2014

Le Bourg en marches : Une démarche citoyenne pour la requalification de la ville historique et du parvis de la Cathédrale à Fribourg

Contexte : La ville historique, nouveau pôle d’agglomération

Avant-hier centre vivant de la ville, hier espace de transit, aujourd’hui lieu de visite touristique, le territoire de la ville historique incluant les quartiers du Bourg et de la Basse Ville (Les Planches, Neuveville, Auge, …) représente aujourd’hui une unité patrimoniale d’une très grande richesse potentielle mais quelque peu vieillissante, aussi bien du point de vue de la population que des commerces ou des aménagements et équipements qui caractérisent ce secteur historique.

L’ouverture du Pont de la Poya va modifier considérablement la donne en matière de transit automobile et la diminution qui va en résulter devra être accompagnée de mesures restrictives si l’on veut éviter de voir remonter rapidement les flux de véhicules traversant le centre à leur valeur initiale. L’opportunité de reconquérir des espaces de circulation est une occasion unique de réintroduire, au cœur même de la ville ancienne, ”de l’espace public”, en un double sens : celui de l’espace physique et celui du débat public. De manière prospective, il s’agit d’accompagner la mutation qui doit faire passer ce secteur du Bourg du statut de « centre historique de la ville de Fribourg » à celui de « polarité nouvelle de l’agglomération fribourgeoise ».

Pour cela, la Ville initie une double démarche :

  • une démarche de « revitalisation » de la ville historique qui, par le biais d’ateliers et de forum régulièrement agendés, vise à coordonner dans le temps des actions expérimentales commerciales ou culturelles pour tester et renouveler les usages de cette nouvelle polarité ;
  • une démarche de « requalification » de la ville historique qui, par le biais des outils urbanistiques, vise à réaliser dans l’espace des projets architecturaux ou urbains pour réhabiliter, réactualiser et reconvertir les espaces publics de ce nouveau pôle métropolitain.

Objet : Le MEP du Parvis de la Cathédrale

Le premier acte de cette démarche de requalification est la recomposition du parvis de la Cathédrale. Comment reconstituer la force et le potentiel d’usages de cet espace majeur de la ville ? Comment lui redonner sa valeur symbolique dans le monde contemporain (et non seulement dans une vision patrimoniale traditionnelle) ? Comment en renouveler la fonctionnalité et y accroître l’intermodalité dans une partition spatiale  espaces partageables (et non dans une vision opposant l’automobile au piéton)  ? Comment en réinterpréter ou y enrichir les usages existants ?

L’idée est de lancer une procédure de MEP, dont le programme, les enjeux et le suivi soient accompagnés d’une démarche citoyenne. S’inspirant de l’expérience acquise sur les Grand’Places, la présente offre concerne la phase amont de la démarche citoyenne (phase 1), dont l’objet principal est d’énoncer les enjeux du projet et le cahier des charges du règlement à partir de la parole des acteurs du lieu (habitants, commerçants, visiteurs…).

Rappel méthodologique : Le Bourg en marches

Plutôt que de demander à une assemblée représentative (ou au grand public) de venir réagir, a posteriori, au projet choisi par un jury (procédure de concertation habituelle), il est donc proposé d’impliquer, a priori, différentes catégories d’acteurs de la ville pour “raconter le lieu” ou pour le “réciter”.

A partir de ce récit, peuvent être formulés les enjeux fonctionnels, sociaux ou sensibles que le projet devrait être susceptible d’assumer. Ceux-ci permettent alors non seulement de fonder la demande ou les programmes proposés aux concurrents sur des représentations collectivement partagées (et non sur les seuls critères techniques du spécialistes), mais aussi les arguments à l’aune desquels un jury devra évaluer les projets et les mettre en débat.

Les paroles ainsi recueillies – d’usagers, d’habitants, d’associations, d’élus, de techniciens – constituent un support unique pour l’énonciation des enjeux du projet. Elles sont le témoignage vivant d’une cité et de ses espaces, expressions du passé, du présent et du futur. Elles sont aussi le moyen de mettre tout un ensemble d’acteurs en situation d’énonciation et de réflexion, partagées et partageables, sur les espaces d’un projet.

Pour recueillir ces paroles, plusieurs techniques sont à disposition : le “café”, le “parcours commenté”, la “carte mentale”, la “réunion de groupe”, le “recueil d’anecdotes” …, d’ailleurs non exclusives et toujours complémentaires les unes des autres. Le choix s’oriente sur le montage d’un certain nombre de parcours commentés du territoire du Bourg et de ses alentours. Ces parcours peuvent être collectifs ou individuels.

Dans un premier temps, les participants sont tout simplement invités à décrire et discuter du lieu, sur place, en avançant ou en s’arrêtant librement, à mesure qu’il est parcouru, par la parole ou par la photographie : la description touche la vie du quartier, l’usage du lieu, son avenir, en termes d’habitat, d’économie, de culture, d’artisanat, les pratiques personnelles, le type de fréquentation, les points positifs ou négatifs, etc. Dans un deuxième temps, ils sont réunis dans une salle pour regarder les photos prises, en sélectionner une série et en débattre. Ce moment peut-être aussi l’occasion de recueillir anecdotes significatives ou cartes mentales. Dans un troisième temps on fait émerger les problématiques les plus fortes pour les mettre elles-mêmes en débat.

Livret à télécharger ici : Pascal Amphoux, Nicolas Tixier (dir.). Le Bourg en marches. Éd. Ville de Fribourg / BazarUrbain / Contrepoint, Lausanne, 2014, 288 p. + vidéo. (34,8 Mo)

Equipe : Contrepoint (Pascal Amphoux) + BazarUrbain (Nicolas Tixier) + Julien Perrin (vidéaste)

Collaboratios : Fanny Deslandres, Laura Achard

Maîtrise d’ouvrage : Edilité, Ville de Fribourg