DGTL 2015 : Des câlins et des lance-flammes

Image d'avatar de Alice ColasAlice Colas - Le 8 avril 2015

DGTL FESTIVAL 2015

DGTL : Samedi 4 avril

De vous à moi, il nous est déjà tous arrivé de se coucher à 8h légèrement pétés mais jamais, jamais nous nous étions imaginés se lever à la même heure pour se mettre dans le même état. Amsterdam en avait décidé autrement. On vous causait déjà du DGTL il y a quelques semaines au sujet de la révolution verte dans laquelle nous étions tous invités à taper du poing, pour la planète comme sur le beat. Autant motivés par un très joli line-up que par la promesse d’un cadre incroyable, BewareMag a ouvert grands ses yeux sur les docks et a perdu quelques points d’ouïe entre les six scènes. Arrivés sur les docks NDSM à 15h30, nous voilà tout de go immergés dans un Adventure Times d’acier, de feu et de béton animé par ses monstres mécaniques et autres créatures hideuses qui serviront de points de repère à quelques 30 000 festivaliers venus de partout en Europe.

L’expérience hollandaise débute après quelques kroketten dans la salle Analog où David August est attendu, la foule ne semble pas vraiment prêter attention à Satori qui se démène de sa house comme il peut. Les cœurs se réchauffent plus tard sur un douceureux Last Day et quelques premiers nuages d’amnésia et de ballons argentés. Ballade de l’autre côté du site, entre les salles Ellum, Audio, Phono et Stereo où un B2B allie Breach et Cinnamon, à mi-chemin entre une house qui tamponne et une funk de l’amour ou presque. Ce qui tenait alors de la fraîche après-midi de découverte s’est perdu dans les abîmes de la teuf avec Adriatique ; le soleil – qui était déjà timide – s’est couché en emportant avec lui notre bon-sens et notre latin : mais on se souviendra, avec beaucoup de tendresse, de l’opération d’urgence sur la toiture de la salle PHONO, donnant naissance au plus cool des B2B du monde entre une perceuse et Georges Fitzgerald.

À quelques mètres et plus gênant encore, c’est Kölsch qui – à notre humble avis – avait gobé un Marilyn Manson de synthèse avant de se mettre au travail tandis que Maceo Plex avait attiré la moitié des festivaliers dans la salle Ellum, terre conquise d’une techno raide et agressive. Il n’aura donc déçu personne. Comme prévu, Jamie Jones est descendu tel un ange céleste sur la scène Digitale, comme le prophète d’une house qui fouette et de basses pulpeuses qui déposeraient autant de baisers sur ton front. Merci monsieur. Dernier rush pour Makam qui finit son set sur 15 minutes de A Night At Trouw’ qui, malgré ses airs de pas savoir où il en est, est parvenu à inspirer les moins frileux à se rendre à l’after officiel. (Boris Verner, Art Department pour l’after du day1 + Barnt et John Talabot pour l’after du day2)

Sc. Analog - DGTL Festival - 4.4.2015Sc. Analog – DGTL Festival – 4.4.2015
JAMIE JONES - sc. Digitale - DGTL Festival - 4.4.2015JAMIE JONES – sc. Digitale – DGTL Festival – 4.4.2015
BORIS BREJCHA - sc. Audio - DGTL Festival - 4.4.2015BORIS BREJCHA – sc. Audio – DGTL Festival – 4.4.2015
La nouvelle Skoda vient de sortir.La nouvelle Skoda vient de sortir.
Béni soit le papa de cette bestiole , qui n'est autre que le sosie officiel de Jamy Gourmaud. Béni soit le papa de cette bestiole , qui n’est autre que le sosie officiel de Jamy Gourmaud.
Le soleil transperce la scène Analog

DGTL : Dimanche 5 avril

DJ Koze a attiré le beau temps dès 15h30 : joli coup de bluff de la part de l’artiste, qui loin de ses productions planantes, a mêlé sa house estivale et lascive à une techno un brin plus franche, entraînant quelques hiboux dans la danse devant la scène tandis que d’autres lançaient déjà les premiers contests de shuffle sous le soleil. On aura testé l’espace d’art numérique de Jaap Van Den Elzen et Augusto Meijer, 3 minutes qui interrogent la perception de l’espace, une expérience totale avec des néons et des miroirs qui te font penser que tu devrais dormir plus pour vivre plus. Mais point le temps de niaiser, quelques mètres nous séparent de la salle Innervisions où Dixon nous télescope avec un set de deux heures en altitude. Durée ressentie : dix minutes, dix minutes d’un brillant manifeste de grâce allemande voguant sans peine de la deep grisante à une house plus brutale mais pas moins planante. J’ai fâcheusement souillé ma robe de mariée et délicatement noué ma jarretière sur la barrière parmi les centaines d’autres morceaux de tissus et dentelles que les groupies néerlandaises avaient déposé en ligne. Puisque Dixon n’a malheureusement pas fait de slam nu dans la foule, il nous faut effectuer quelques pas chassés vers Scuba pour déguster son dernier album Claustrophobia, qui nous avait donné très faim mais une funeste erreur technique (on pense) a démoli nos espoirs et nous attire accidentellement vers De Sluwe Vos, qui nous console – non sans violence – au moyen de remixes drum & bass à priori honteux mais qui finalement mettent une jolie claque et donnent une précieuse leçon de plaisir partagé, des pupilles en forme de cœur et des tempes abîmées.

On gardera en mémoire ce contraste clair-obscur de ces immenses containers qui font chacun office de vraies salles de concerts à peine ouvertes, histoire de se rappeler que la nuit n’est pas tout à fait tombée et que t’as déjà baisé la moitié de tes tokens. Les feux de camps, les espaces d’art numériques et/ou classiques, les activités éco-participatives (Solarstation, etc…) permettaient aux plus curieux de donner à leur weekend un air de vacances, des rencontres et proposaient un apprentissage du green lifestyle malgré les quelques réticences à faire ses petites affaires dans des toilettes sèches.

En parlant de caca, le set de Âme – dans lequel j’avais bon espoir voire même une confiance innocente et toute dévouée – ne m’aura pas touché en plein cœur, mon infinie tristesse s’est apaisée sur la dernière demie-heure [track ID : Machine – The Unknown (John Talabot)] où le show a enfin été au niveau de la scène Innervisions que Dixon et Recondite avaient déjà bien relevé quelques heures auparavant. Ces deux jours durant, on entendait les échos de cette track lancinante que Makam avait dévoilée à la mémoire du Trouw’. De renommée européenne, la boîte de nuit a été démolie début février et sera remplacée par des logements étudiants. Sans doute pour des questions de budget mais aussi d’histoire, les néerlandais ne semblent pas convaincus par les nouveaux lieux de fête qui tentent d’imiter la légende. On ne fabule pas trop en avançant, qu’en plus d’avoir comblé tous ses visiteurs (chose remarquable pour ce tout jeune festival!), le DGTL aura également rendu un très bel hommage à son vaisseau fantôme.

13La version hollandaise des cloches de Pâques.La version hollandaise des cloches de Pâques.
Le Soleil de DGTLLes gens fuient le côté obscur de la force. Au loin, DJ Koze a l’air d’un con.
HyperCube de Jaap Van Den Elzen & Augusto Meijer - DGTL Festival - 5.4.2015HyperCube de Jaap Van Den Elzen & Augusto Meijer – DGTL Festival – 5.4.2015
DIXON - sc. Innervisions - DGTL Festival - 5.4.2015DIXON – sc. Innervisions – DGTL Festival – 5.4.2015
ÂME - sc. Innervisions - DGTL Festival - 5.4.2015ÂME – sc. Innervisions – DGTL Festival – 5.4.2015
Sculpture

 

crédits photos © Alice Colas

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Alice Colas
Article écrit par :
Après avoir obtenu une licence en arts appliqués et un master en création-conception en communication visuelle, Alice Colas a travaillé en tant que directrice artistique dans les domaines des médias et de la culture. Par la suite, elle est devenue indépendante en tant que free-lance chez BETC. Sa passion réside dans la composition d'images et la création d'identités visuelles. En tant qu'illustratrice, elle aspire à mettre en avant sa créativité et sa technique pour donner vie à vos projets d'identité, de packaging et d'impression. Son objectif est de créer du sens et de l'esthétique en se basant sur l'essence de votre marque. Dotée d'une approche rigoureuse, précise et ponctuelle, elle s'efforcera toujours de répondre au mieux à vos attentes dans les délais les plus adaptés.

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